ma page

Ma plage
Son ourlet d’écume

Un reflet du ciel traduit avec malignité vert bouteille violet noir comme la forêt angolaise
Le vol d’oiseaux de mer criards le ventre vide impossible de voler par ce gros temps lançant à l’entour des regards égarés, le cou s’allongeant soudain : un cri
La vague tourbillonnant toujours prête à prendre d’assaut la bouée verte la bouée rouge à la sortie de la rade, le jaillissement de l’alarme à hauteur de la statue de la Vierge, le pilote goguenard
Une île au loin (trois lieux en mer) tandis que claque la toile quand il est temps (nous l’avions pressenti depuis longtemps mais voir le changement de cap maintenant nous surprend pourtant)
Une légère vapeur autour des lèvres et du nez

Un souvenir lointain encore si proche d’un tremblement de terre qui détruisit la ville d’autrefois et qui nous fait tourner le dos aux horizons infinis, pleins de colère
Toujours l’urgence, urgence multiséculaire
Les pieds que les rouleaux liquides lèchent, déplaçant sournoisement le sable mouvant
Embrassades de goémons, varech habitat de mille espèces
Ma plage traîtresse
Ma page
écrite
carnet oublié
confident délaissé
Ma page
Ma plage
Ses volants d’embruns